dimanche 25 mai 2014

"La haute éducation, la seule qui méritait un peu ce nom, était réservée aux prêtres, aux architectes, aux médecins et enfin aux scribes dont nous avons dit l'importance sociale" de Roger Gal p 18

"La haute éducation, la seule qui méritait un peu ce nom, était réservée aux prêtres, aux architectes, aux médecins et enfin aux scribes dont nous avons dit l'importance sociale"




« Dans un ordre social aussi rigide, l'éducation ne pouvait être que de deux types : elle était essentiellement pratique et professionnelle, familiale ou corporative, pour les gens du peuple et elle se bornait dans ce cas à conduire à un métier. La haute éducation, la seule qui méritait un peu ce nom, était réservée aux prêtres, aux architectes, aux médecins et enfin aux scribes dont nous avons dit l'importance sociale. Elle était toute entre les mains des prêtres, détenteurs de la science profane du temps comme des idées religieuses. Elle portait sur la religion, les lois et les connaissances d'astronomie, de mathématiques, de mécanique ou de médecine que l'on pouvait considérer comme acquises et utiles à transmettre à cette époque. Ce lien étroit de la science et de la religion, ce privilège de la culture, dureront jusqu'à l'époque moderne.
On verra le bénéfice de l'éducation s'étendre peu à peu, et les sciences se dégager de l'emprise religieuse les unes après les autres au fur et à mesure qu'elles assureront leurs méthodes et conquerront leur indépendance dans leur domaine.


A l'origine l'éducation est une et, si l'on peut dire, totalitaire. Elle est en même temps étroitement dépendante de l'organisation économique, sociale et politique comme elle l'est à l'égard de la religion du pays où elle se donne. Quant à ses méthodes, elles correspondent exactement à l'esprit et aux fins sociales ou morales de l'époque : la mémoire et l'imitation sont les facultés les plus habituellement exercées ; parfois on innove en faisant apprendre les nombres par manière de jeu. La discipline rigide admet normalement la punition corporelle : l'adulte n'aura-t-il pas lui-même à supporter la bastonnade ?
On ne songe pas à faire une place quelconque à l'individualité. Bien adapter et conformer chacun au monde où il aura à vivre sans qu'il ne se pose d'inutiles problèmes ou qu'il en pose aux autres n'est-ce pas la seule finalité sociale que l'éducation saura observer ? »

 Roger Gal, Histoire de l'éducation, Paris, presses universitaires de France, 1948, p 18, 19

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